
L’homme en noir, connu pour son franc-parler et son humour parfois cinglant, a récemment dévoilé une facette insoupçonnée de sa personnalité. Thierry Ardisson, invité sur France Inter, n’a pu retenir son émotion en évoquant son passé familial et un combat intime.
Un passé familial qui remonte à la surface
Invité par Léa Salamé sur les ondes de France Inter le 1er mai dernier, Thierry Ardisson était venu faire la promotion de son nouvel ouvrage, intitulé « L’homme en noir ». Ce livre, attendu en librairie dès le 7 mai, promet de lever le voile sur des aspects méconnus de la vie de l’animateur, notamment son enfance et ses relations familiales. Mais au-delà de la simple promotion littéraire, cette interview s’est transformée en un moment de confidence rare et poignante.
L’homme de télévision, aujourd’hui âgé de 76 ans, a abordé sans fard le sentiment de décalage qu’il a longtemps ressenti au sein de sa propre famille. Un sentiment si profond qu’il l’a amené, enfant, à douter de sa place. « Je ne comprenais pas pourquoi j’étais né là, je croyais qu’il y avait eu une erreur à la maternité », a-t-il confié, des mots qui résonnent avec une certaine douleur juvénile.
Des signes extérieurs de fortune aux larmes de gêne
Ce sentiment d’étrangeté trouvait sa source, selon Thierry Ardisson, dans une perception de manque de moyens par rapport à l’environnement qu’il côtoyait ou idéalisait. Il s’est remémoré des comparaisons qui, à l’époque, nourrissaient sa gêne : « Pourquoi on n’avait pas un DS 19 mais une Dauphine, pourquoi on habitait dans un immeuble et qu’on n’avait pas une propriété au bout d’une allée d’arbres ». Ces détails, apparemment anodins, cristallisaient un malaise profond, une impression d’être « tout à fait étranger » à son propre milieu familial. Un aveu qui contraste fortement avec l’image publique d’un homme souvent perçu comme aisé et mondain.
Face à l’interrogation de Léa Salamé : « Vous avez eu honte d’avoir honte ? », Thierry Ardisson a acquiescé, visiblement ému. Cet échange a marqué un tournant dans l’interview, l’émotion commençant à monter. Il a alors révélé que son livre est aussi une forme d’hommage, une manière de reconnaître ce que sa famille lui a apporté malgré ce sentiment initial de décalage. Il a notamment souligné l’influence capitale de son père sur son éveil culturel et sa future carrière. « Mon père m’a beaucoup apporté, sur le plan cinématographique, c’est lui qui m’a fait écouter Europe 1, qui m’a fait lire Paris Match, qui m’a amené voir des films », a-t-il détaillé, la voix chargée d’émotion.
Une autre source d’émotion inattendue
Alors que les larmes affleuraient, la présentatrice de « Quelle époque ! » a fait remarquer son émoi. Thierry Ardisson a alors évoqué une autre raison, plus immédiate, à ses larmes, liée à la présence dans les studios de France Inter d’un autre invité, Nicolas Demorand. L’animateur a expliqué avoir été profondément touché par le livre de son confrère, intitulé « Intérieur nuit », dans lequel Nicolas Demorand raconte son combat contre la bipolarité. Ce sujet, qui semble résonner particulièrement en Thierry Ardisson, a achevé de le submerger. « Son livre ? Il m’a explosé », a-t-il déclaré, peinant à terminer ses phrases sous le coup de l’émotion.
La séquence, diffusée peu après 9h30, a pris une tournure totalement imprévue, loin des échanges souvent vifs que l’on associe à l’homme en noir. Léa Salamé, tentant de détendre l’atmosphère après avoir vu deux hommes visiblement émus, a lâché avec une pointe d’humour : « J’ai deux mecs qui chialent devant moi, ce n’était pas prévu comme ça ». Un trait d’esprit qui a permis de ramener un peu de légèreté dans cet entretien riche en émotions, révélant la vulnérabilité derrière la carapace de Thierry Ardisson, l’homme dont le passé familial et les lectures récentes ont réussi à faire tomber le masque, l’espace d’un instant, sur les ondes de France Inter.



